
J’adore faire de la macro.
Mais elle implique une étape pénible.
Troquer le zoom pour l’objectif macro.
Étrange, n’est-ce pas?
Mais c’est qu’une fois fait, je dois ignorer l’appel des oiseaux.
Résister.
Ne plus les entendre, ne plus les voir.
Bien sûr, ce n’est pas tout à fait comme ça.
Je les entends et je les vois…avec interdiction de les photographier.
Alors je leur souris.
En macro, la technique est différente.
Je n’attends pas, je cherche.
Et c’est bien connu, qui cherche, trouve.
Surtout celui ou celle qui sait voir.
Et je me trouve fortunée d’avoir ce don.
Ces muscaris, si petits, sont plus beaux groupés.

C'est ce qu'on croit.
Regardons de plus près.
N'est-il pas merveilleux?

Voir la beauté dans chaque petite chose.
Cette pensée, par exemple, elle est noire.

Du moins, elle me le faisait croire.
Jusqu’à ce que la lumière la transperce et me révèle sa vraie personnalité.
Je n’ai pas résisté.
J’ai remis le zoom et je me dirige vers le bois.
Ô vous que j’entends, pourquoi restez-vous si haut?
Viens plus près petit moucherolle!

Et toi, chardonneret jaune qui n’as pas terminé ta mue, tu chantes, tu nettoies tes plumes et tu me regardes.

Puis tu recommences sans cesse le même manège.
Parfait, je te laisse.
Je pénètre dans le bois.
Le sol est jonché de feuilles mortes qui crissent sous mes pas.
Trop haut encore, un troglodyte de Caroline s’époumone.

Je n’aurai donc pas de belles photos aujourd’hui?
Je m’appuie contre un arbre.
Je sais qu’il viendra.
Du moins je l’espère fortement.
Je l’entends.
Il approche.
Il est là.
Mais dans une forêt, il y a des arbres…et les arbres ont des branches.
Seulement, les branches ne font pas que porter les oiseaux, elles les cachent aussi.

Je pensais que cette photo ne donnerait pas un bon résultat.
Finalement je lui trouve un cachet spécial.
Pic chevelu
Je t’ai vu…
Je sais
…toi aussi.

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