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Je suis là, au milieu des pruniers en fleur, enivrée par leur capiteux parfum.
La saison est en avance d’environ deux semaines.
Alors, secrètement, bien qu’il soit trop tôt, j’espère voir mon premier colibri.
Les abeilles butinent et bourdonnent.
Les papillons Vulcain ne nourrissent du nectar et s’accouplent.
C’est vraiment joli à les voir, deux par deux, s’envoler vers le ciel.
Lorsque les nuages libèrent le soleil, les fleurs diffusent sa lumière à travers leurs pétales.
Les grenouilles entament un concert qui cesse au bout de quelques secondes comme sur l’ordre d’un quelconque chef d’orchestre imaginaire.
Puis il y a ces cris plaintifs que je prends d’abord pour ceux d’un oiseau. Rapidement je réalise…le raton laveur!
Je me dirige donc vers le noyer cendré.
Dans la cavité de l'arbre, j'aperçois de temps en temps un petit museau et les cris ne cessent pas.
La maman raton laveur arrive à toute vitesse.
Elle grimpe, me regarde…
Je pense qu’elle sait que je ne représente aucun danger pour elle et ses petits.
Elle est essoufflée…
…et s’engouffre dans le trou de l'arbre.
Je ne me suis pas approchée de trop près mais, quand je la vois ressortir avec le petit, je recule davantage.
Je ne sais pas si je la reverrai.
Les ratons laveurs ne restent jamais longtemps avec leurs petits, au même endroit.
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